Mon travail pourrait s’apparenter à une fourmilière d’oxymores tant celui-ci est la résultante de nombreuses tensions. Il y est toujours question de lutte, d’acharnement, jusqu’à l’épuisement, tel un boxeur, afin de trouver au-delà de quelques miasmes une lumière, une libération, la finesse et l’harmonie. 

Le dessin, sa ligne, ses griffes et ses nervures, celui que je dirige comme une danse et qui ne découle pas d’un visible tangible ou d’une recherche de figuration mais plutôt de visions et de paysages mentaux qui m’habitent rencontre toujours celui de la saturation, du sfumato, de la peinture. Le trait et la masse. L’ongle et la main. L’art pariétal et les cieux de la renaissance, les masses vibrantes des fauves, la violence de certains expressionnistes allemands, la délicatesse un peu partout qui se faufile comme elle peut. 

C’est dans ces tiraillements d’énergies contraires, en m’interrogeant sur mes propres limites, que je peux produire ces « microcosmes », sur toiles, papier ou vidéo. Des paysages arborant les viscères tout autant que les abysses ou encore les voies lactées.

Dans mon travail il est avant tout question d’une quête de l’origine et de ses substrats, de poïesis, de voyages mentaux tout cela au travers du prisme du quotidien humain qui ne sert ici que d’échelle (plongeoir) vers d’autres mondes.