Lorsque Feno pressent le sujet d’une nouvelle œuvre, il part d’une intuition: trouver l’image qui saura véritablement se révéler à travers le Lego.
Si cette image existe déjà, il la retourne sous toutes ses coutures, l’analyse, la questionne, jusqu’à en déceler les points d’accroche.
S’il doit la créer, il compose alors avec minutie: choix des formes, des expressions, des zones d’ombre et de lumière qui prendront tout leur sens une fois transposées en briques.
Son travail débute par une étape essentielle, celle d’harmoniser les couleurs, d’ajuster les contrastes et de maîtriser la lumière.
Plus l’image est riche en nuances, plus son interprétation en LEGO gagnera en profondeur.
Une fois la version définitive établie, Feno en extrait les teintes essentielles grâce à un processus de pixellisation, qui lui permet de définir la structure visuelle du futur tableau.
Commence alors une véritable chasse aux couleurs. Feno chine, fouille, trie, compare, pour rassembler les pièces parfaites.
En parallèle, il prépare le cadre destiné à accueillir l’œuvre finale. Le poids de plusieurs centaines de pièces exige une structure solide et durable: visserie, montage, renforts… Rien n’est laissé au hasard pour soutenir la composition.
Une œuvre demande souvent plus d’une centaine d’heures de travail. Zone après zone, Feno construit, ajuste, recule, observe sous un autre angle, puis recommence. Il colle et décolle au fil de l’avancée de sa création où chacune d’elle trace son propre chemin, impose son rythme. Ce processus fait naître un dialogue captivant entre l’image et l’artiste, jusqu’au moment où l’équilibre devient évident.
Entièrement conçues à partir de pièces officielles LEGO, les œuvres prennent place sur un cadre de 60×80cm (le format des premières oeuvres de Feno), pouvant accueillir près de 6000 «pixels». Le nombre total de pièces, lui, reste toujours imprévisible car aucune notice ne guide la construction, sinon celle que Feno invente pas à pas, au fur et à mesure que l’image se précise.